Dès l’enfance, j’ai été interpelé par le mystère sur lequel repose notre existence. Que faisons-nous là, quel est le sens de la vie ? D’ailleurs, la vie a-t-elle un sens préexistant ?

Je pense qu’une des façons que j’ai eu de traiter ces questions est de me tourner vers les autres, les écouter, les soigner, tenter de les comprendre (pour mieux me comprendre?) et peut-être continuer, avec eux, à avancer dans mes cheminements.

Professionnel de santé depuis 2000, j’ai très vite été sensible à la globalité de l’expérience humaine, aux différentes dimensions de la souffrance : somatique, psychologique, sociale, existentielle…

Soucieux d’accroître ma capacité de comprendre mes patients, après avoir exploré divers courants psychothérapeutiques, je rencontrais la Gestalt-thérapie, notamment par l’intermédiaire d’un ouvrage s’intéressant à la pensée d’un de ses fondateurs historiques : Paul Goodman.

Cette rencontre avec cette pensée a été pour moi des plus stimulantes, me permettant de me reconnaître dans cette vision de l’homme et du monde et ainsi exercer une pratique dans laquelle il m’est possible de promouvoir des valeurs qui me sont fondamentales:

• La dignité :  considérer que la vie est un mystère, c’est abandonner l’idée qu’il existe un modèle d’existence qui serait « le bon », c’est accueillir notre patient tel qu’il se présente à nous, avec son histoire, sa sensibilité, ses croyances, ses valeurs, sans présager de ce qu’il devrait être et sans non plus vouloir qu’il soit autrement. Il ne s’agit pas de le changer mais de le comprendre.
• La solidarité : abandonner un modèle individualiste, envisager son patient dans le contact à son environnement, c’est arrêter de considérer qu’il est le seul responsable de ce qui lui arrive. Il ne s’agit plus « d’analyser » cet individu que nous avons en face de nous mais de s’intéresser à son rapport au monde ainsi qu’au rapport du monde à cet individu. En tant que Gestalt-analyste, je me considère comme partie prenante et co-responsable de l’expérience que nous vivons dans la situation thérapeutique.
• La rigueur: la Gestalt-thérapie est une discipline (théorie, méthode, pratique) qui requiert un ensemble d’exigences, notamment la nécessité de « penser » sa pratique, la confronter, en questionner la pertinence.